Saint Georges Sur Eure, l’une des 84 communes françaises placées sous le patronage de ce saint, tiendrait son nom d’oratoire qui lui aurait été dédié en ce lieu, au VIème siècle par le moine de l’abbaye de Saint-Père en Vallée.
Au XIIème siècle, la chapelle était devenue une église : la paroisse était constituée. Elle devint le chef-lieu de la seigneurie du chapitre de Chartres. Le portail de l’église du XIIème siècle est classé.
En 1833, un incendie ravagea entièrement le village, puis les inondations de novembre 1930 transformèrent le village en cité lacustre.
Dans un passé plus récent, le 17 juin 1940, c’est au hameau de La Taye, dans un cabanon attenant au café face à la gare que fut torturé Jean MOULIN, alors Préfet d’Eure et Loir. Une stèle est érigée à cet endroit.
LA QUERELLE DU CLOCHER
Impossible de retracer l’histoire de notre village sans évoquer le drame terrible qui se noua au début du siècle et qui divisa sa population pour longtemps.
Ce drame resta dans les mémoires sous le nom de la Grande querelle du Clocher.
Notre église avait subi les outrages du temps pendant 8 siècles, mais au début du 20ème siècle le clocher menaçait de s’effondrer, les charpentes étaient disloquées , les tuiles s’étaient envolées. Par quel miracle tenait-il encore debout ? Et par quel miracle patienta-t-il encore plusieurs années avant qu’une décision ne fut prise à son sujet ?… nous ne le saurons jamais…
Le remplacement de ce vénérable vieillard engendra maintes discussions et maintes chansons dont les conseillers municipaux firent les frais à l’insu de leur plein gré. Fallait-il le réparer, fallait-il le remplacer ? Quatre années furent nécessaires à la résolution de cette épineuse question. Enfin, les travaux bien avancés, on se rendit compte que l’on avait oublié de construire un escalier pour accéder au fameux clocher et au cadran de l’horloge.
Qui dit clocher, dit cloche. Celle de Saint Georges brilla par son absence pendant de longues années car elle avait été transformée en canons au moment de la Révolution. 1815 n’annonça pas seulement le retour de l’empereur Napoléon mais également celui d’une cloche dans notre clocher, baptisée du doux nom de Jeanne, Georgette. Triste destin que le sien : elle ne fut pas fondue mais fendue. En effet, elle cassa sa pipe le jour des morts de 1844. Sa remplaçante baptisée pompeusement Marie-Antoinette entra en fonction en 1845.
Aujourd’hui on peut contempler l’église de Saint Georges, son clocher, sa cloche et son horloge. Il est vrai qu’au début de son installation, l’horloge ne fonctionna que 4 mois par ans, comme le dit la chanson, mais ceci n’est qu’un des nombreux épisodes qui participa de la grande querelle du clocher.
Faits Marquants
L’INCENDIE DE 1833
Le 28 juin 1833, jour de la Saint Irénée, un incendie éclatait dans la forge du maréchal ferrant.
Activées par un violent vent venu du sud, les flammes se propagèrent rapidement. En moins de deux heures, toutes les maisons de la Place, de la rue de la Prêtrière, de la rue de Montaudouin furent en partie anéanties, soit 34 habitations selon l’abbé Reyneau, curé de la paroisse.
Grâce à l’intervention des pompiers de Chartres, l’église et le presbytère, couverts d’ardoises, furent épargnés et le feu stoppé à l’embranchement de la route de Chartres et du chemin de Dolmont. Le carrefour fut alors baptisé :”Place Saint Irénée” .
Cette catastrophe eut pour conséquence :
• La reconstruction des habitations détruites suivant un plan d’alignement obligatoire, créant une place rectangulaire et des rues droites dans les quartiers incendiés.
• L’achat d’une pompe communale en partie payée par la « Garantie Mutuelle » qui assurait les habitations détruites et par la commune.
Mais surtout elle mit en évidence l’inconvénient des toitures en chaume et des mares à sec !
LES INONDATIONS DE NOVEMBRE 1930
Lu dans la Dépêche d’Eure et Loir des 22 et 23 novembre 1930 :
Les rivières débordent en Eure et Loir et causent des dégâts à Chartres, une partie de
La basse ville est inondée. A la Taye, près de la ballastière, plusieurs évacuations se
sont imposées. A la ferme Mullet, l’eau atteint 15 cm dans la maison, les écuries, les
étables.
Saint Georges, devenue cité lacustre, l’eau chargée de glaise crée un lac immense, ridé de vaguelettes. Les ouvriers des carrières, logés dans des baraques en bois, ont dû être évacués de même que les habitants de l’agglomération, soit environ 20% de la population selon le maire de l’époque Monsieur THIEULLET.
Les habitants incriminent la ballastière toute proche ou plus exactement les remblais établis sur la berge. Ces remblais gêneraient la libre circulation des eaux.
L’ancien pont de la Motte qui lui aussi obstruait la libre circulation de l’eau, fut démoli et remplacé par un autre qui dégage l’écoulement des eaux.
Depuis, il n’y a plus eu d’inondation d’une telle ampleur à Saint Georges, mais la vigilance est de rigueur et toute nouvelle construction dans le périmètre inondable, se doit de tenir compte de cette éventualité.
(Sources : Saint Georges au fil du temps de Jeanne Doublet)
Moins spectaculaires mais tout aussi présentes, Saint Georges a connu d’autres inondations au cours de son histoire :